11 septembre 2001 : le divorce de Joyce et Marshall Harriman ressemble à une interminable guerre de tranchées où les protagonistes s'affrontent à coups d'avocats et d'injures bien senties. Ce matin-là, Marshall est en route pour son bureau situé au World Trade Center et Joyce doit prendre un avion à Newark. Face aux tours qui s'écroulent, chacun espère secrètement la mort de l'autre et s'en réjouit déjà. Il n'en est rien.
Commence alors une guerre conjugale d'une violence inouïe mise en abyme avec une Amérique en plein conflit avec l'Irak, d'où personne ne sortira indemne.
A travers cette comédie grinçante et noire, Ken Kalfus dépeint d'une plume subtile et acérée le désordre post-11 septembre, reflet d'un pays déstabilisé et sans repères, comme jamais on n'a osé le faire jusqu'ici.
Présentation de l'éditeur
'Ceux qui ont des oreilles devraient écouter, et ceux qui ont des yeux devraient lire, car je vais ici raconter l'histoire du Grand Rosenfeld, des pays qu'il vit et conquit, et aussi des gens qu'il vit et tenta de conquérir, mais que, trouvant sans doute la tâche trop difficile, il quitta avant que les choses ne se gâtent. Esprits de l'air, de la terre et des eaux, que vous soyez innombrables ou que vous soyez un dieu unique, reconnaissez le Grand Rosenfeld comme l'un des vôtres!'
Au moment où George le scribe prend la plume - un morceau de charbon de bois attaché à un bâton par un tendon de patte de daim -, la guerre menace. Sa pacifique tribu s'est réfugiée, sous l'autorité du légendaire Rosenfeld, au Pays-devant-les-Falaises, où elle redoute l'arrivée des Wilson, prêts à ravir Sally la Très Belle. Selon sa promesse, celle-ci doit épouser leur gros balourd de chef, mais seulement à la condition qu'il apprenne à faire la roue...
Voici une histoire extravagante, pleine d'humour, qui ne pouvait sortir que de l'imagination de l'auteur de Big Fish et du Roi de la pastèque, l'écrivain fétiche de Tim Burton. Narrateur malicieux d'épopées minuscules peuplées de personnages loufoques et tendres, Daniel Wallace confirme, dans ce récit illustré par ses propres dessins, son génie de l'affabulation poétique.
Présentation de l'éditeur
Dans le Tallinn du milieu des années 90, l'écrivain Jaak Sirkel, auquel Jaan Kross prête ici ses traits, entreprend de rédiger le récit de la vie de son ancien condisciple et ami, Ullo Paerand, dont il a pu recueillir le témoignage peu avant sa mort. Il en résulte un émouvant portrait de toute une génération Qui a grandi dans l'Estonie indépendante de l'entredeux-guerres et assisté, impuissante, à son drame: l'entrée de l'Armée rouge en juin 1940, l'annexion par l'URSS, l'occupation allemande, la nouvelle occupation soviétique, pour un demi-siècle celle-là, dans l'indifférence générale, avec la complicité des Alliés occidentaux. N'ayant plus à contourner la censure, Jaan Kross brosse ici la fresque de soixante ans de l'histoire tourmentée de son pays à travers le destin particulier d'un de ses héros anonymes qui, en refusant toute forme de compromis avec les nouveaux maîtres du pays, ont passé leur vie en « émigrés de l'intérieur» et sont morts dans l'oubli.
Jaan Kross, dans lequel ses nombreux admirateurs, dont Claudio Magris et Doris Lessing, reconnaissent le Thomas Mann des pays baltes, nous offre ici un livre de mémoire à la narration sobre, mesurée, d'autant plus efficace Qu'elle évite toute dramatisation, mais qui n'en est pas moins vive et souvent teintée d'ironie. Publié en 1998 en Estonie, le treizième de la longue liste des romans historiques de Jaan Kross, ce roman, déjà traduit dans plusieurs langues, passe pour la réplique contemporaine de son célèbre Fou du tsar Qui lui valut de nombreuses récompenses internationales, dont le prix du Meilleur Livre étranger 1990 en France.
Présentation de l'éditeur
Charles Wenmouth, narrateur et personnage principal du roman, évoque sous la forme d'un journal spirituel son quotidien de prédicateur méthodiste laïc et d'apprenti forgeron. Il s'agit d'un itinéraire spirituel et psychique, du récit d'un moment de crise dans la vie d'un homme amené à se poser les grandes questions de l'existence, à s'interroger sur le sens de sa vocation. Ce tournant critique se déroule à une période difficile de l'histoire de la Cornouailles anglaise,- à la fin du XIXe siècle. Peter Hobbs nous offre ainsi en parallèle une vision historique et sociale fidèle et émouvante de cette région confrontée aux premières étapes d'un déclin économique inéluctable.
« Comme il est rare de tomber sur un nouveau roman aussi finement conçu et abouti que celui-ci. Alors que nombre d'écrits contemporains débordent de péripéties, de manipulations narratives et d'évolutions plus ou moins plausibles de l'intrigue, voici un début qui apaise et ralentit notre lecture... Peter Hobbs a façonné son histoire comme si nous lisions un journal, un journal très intime, écrit par un auteur peu soucieux de recourir à un langage trop sophistiqué. Nous sommes propulsés dans un monde de foi et de croyances décrit de manière à le rendre parfaitement authentique... Un livre merveilleux. » (Kirsty Gunn, The Observer)
Présentatino de l'éditeur
« Un magnifique roman, d'une force et d'une assurance rares. Et quel conteur est Tash Aw ! » Doris Lessing
La personnalité de Johnny Lim, marchand de soie et héros de la région de Kinta, en Malaisie, est une énigme. Qui est cet homme, considéré par les un comme un monstre, par les autres comme une victime ?
Trois voix - celle de Jaspe, son fils, celle de Snow, sa femme, et celle de Peter, son meilleur ami - nous en donnent tour à tour une vision différente ; pourtant, c'est bien la même histoire qu'elles racontent.
Une histoire d'amour et d'amitié, de désir et de trahison sur fond de Seconde Guerre mondiale dans les derniers feux des colonies britanniques. Une histoire dont le destin se noue à l'automne 1941, lors d'une étrange lune de miel vers les Seven Maidens, ces îles envoûtantes qui disparaissent à l'horizon quand le soleil se couche, engloutissant les voyageurs égarés et toutes les certitudes.
Un premier roman aux reflets changeants comme une pièce de soie, tissé de liens complexes et subtils.
Comparée au Patient anglais, une révélation littéraire, déjà saluée dans quinze pays.
Présentation de l'éditeur
Grady McNeil a dix-sept ans et l'âme passionnée. Alors que ses riches parents vont passer l'été en Europe, elle se retrouve seule dans un New York vibrant sous la canicule. Délaissant le luxe de la Cinquième Avenue, elle tombe amoureuse de Clyde, gardien de parking à Broadway. Ils s'aiment, mais de façon différente. La fierté provocante de Grady et la nonchalance de Clyde vont peu à peu les entraîner vers de dangereux précipices. Cette saison sera toute leur vie.
Présentation de l'éditeur
En 1918, pendant la guerre civile finlandaise, une clinique d'aliénés a été transformée en tribunal militaire. C'est là qu'arrivent un soldat de la garde blanche et une prisonnière rouge, retrouvés sur une île où ils ont survécu dans des conditions difficiles.
Le juge - écrivain imbu de son intelligence autant que de son pouvoir - s'évertue à faire avouer à la femme ce qui s'est passé dans l'île, ainsi que les crimes qu'elle aurait commis dans les rangs des communistes. Mais 'une femme supporte bien mieux d'être humiliée que d'avoir honte d'elle-même' et la prisonnière se refuse à parler, relève le défi au risque de le payer de sa vie.
Dans le décor des forêts et des anses rocheuses de la côte finlandaise, à un moment de l'histoire qui veut que l'homme soit un loup pour l'homme, quelques individus mettent en jeu les valeurs fondamentales de leur existence. De mensonges en non-dits, le juge, la prisonnière et le soldat évoluent subtilement dans un huis clos chargé de haine, d'intelligence et de séduction.
Obéir est de ces romans dont on ressort ébloui. Avec une maîtrise parfaite de la construction romanesque et des dialogues, Leena Lander nous livre ici une histoire bouleversante, qui rayonne sur toute son oeuvre.
Présentation de l'éditeur
'Il est possible que Mexico soit une tumeur géographique. Ce qui est sûr et certain, c'est que cette ville ne cesse de grandir. Comment faire tenir tout Mexico dans un livre ? C'est ce que je me suis proposé de faire dans ce roman démontable qu'est Mantra. Je trouvais intéressant qu'un livre sur une ville aussi gigantesque qu'un pays puisse correspondre à la forme et à l'esprit qui l'avait inspiré. De là la monstruosité de Mantra, qui est presque une aberration littéraire où les narrateurs se transforment en d'autres narrateurs (le roman commence sur le récit d'une tumeur cérébrale et se poursuit dans la bouche d'un mort français qui raconte ce que se passe dans un inframonde précolombien ; il se conclut entre les dents et la langue d'une sorte de momie-robot qui cherche son père dans les ruines futures d'un District Fédéral apocalyptique où le temps est circulaire et où les morts relatent l'histoire)...
J'irai même plus loin : je crois que Mexico est franchement une autre planète où culture terrienne et culture extraterrestre s'entrechoquent. [...] C'est un grand cut-up, un crack-up, un up-up en soi, un tremblement de terre permanent.' Rodrigo Fresan, juillet 2006
J'ai lu peu de romans aussi passionnants ces dernières années. Mantra est aussi celui qui m'a fait rire le plus [...]. Il s'agit d'un roman sur le Mexique, mais en réalité, comme dans tout grand roman, c'est du passage du temps, de la possibilité et de l'impossibilité des rêves dont il parle vraiment. Et il parle aussi de l'art de faire de la littérature. Roberto Bolano
Présentation de l'éditeur
« Je viens d'agencer solidement et de terminer un nouveau livre : 55 pages manuscrites, 25 proses, dont 'Maria'. L'ouvrage s'intitule Poetenleben, et je le considère comme le meilleur, le plus lumineux, le plus poétique de tous mes livres jusqu'ici... Le choix porte exclusivement sur des pièces qui parlent de poètes dans un style narratif, en sorte que l'ensemble se lit comme une histoire romantique. »
C'est en 1917, à Bienne, que Robert Walser, au lendemain de ses années berlinoises, rassemble ces vingt-cinq proses brèves. Cette biographie éclatée d'un poète ressemble à une autobiographie stylisée. L'écrivain évoque de nombreuses figures qui ont accompagné sa carrière, et ce qui le hante : son frère peintre, plusieurs figures féminines, le critique, le public, le mécène, les milieux artistiques, l'éditeur, mais aussi Hölderlin, et puis, la grande route, la forêt, les contes, un poêle, un bouton... Une tonalité changeante, à la fois facétieuse et fervente pour dire la solitude de l'artiste, ses déguisements, ses déboires et ses joies, les valeurs à contre-courant auxquelles obéit sa vocation.
Si les trois romans publiés durant les années berlinoises font désormais partie des classiques du XXe siècle, et si les circonstances de sa vie l'auréolent de légende, Robert Walser reste cependant un auteur à découvrir.
Présentation de l'éditeur
Le premier interlocuteur de Robert Walser fut un peintre, Karl Walser, son frère aîné. Même dans les années 1920 à 1933, lorsque cessent leur complicité et leur collaboration, le dialogue avec la peinture reste pour l'écrivain une source d'inspiration essentielle. En témoignent les textes présentés dans ce volume. L'exactitude de la description importe moins, ici, que l'aventure d'une transposition : les tableaux, ou parfois leur reflet dans la mémoire, libèrent l'imaginaire, la réflexion et le style. Pensant à Fragonard ou à Delacroix, à Bruegel ou à Anker, à Daumier, à Renoir ou à Beardsley, Walser entraîne le lecteur dans un jeu qui allie de façon inimitable l'insolence et l'admiration.
M.G.
Présentation de l'éditeur