Faut être prudent au pays de la liberté

Faut être prudent au pays de la liberté
Kelman James
Ed. Métailié

Jeremiah Brown a décidé de quitter les États-Unis pour rendre visite à sa mère en Écosse. Pendant cette dernière nuit dans son pays d'adoption, Jeremiah échappe à sa sinistre chambre de motel, au fin fond de nulle part, pour aller faire la tournée des quelques bars du coin et réfléchir à sa vie, un peu ratée, d'immigré en Amérique. Une vie faite de petits boulots, de rencontres fortuites avec d'autres immigrés, mais animée aussi par son refus de l'ordre établi, quel qu'il soit, et son amour pour Yasmin, son ex-amie, chanteuse de jazz et mère de son enfant.

Dans un long monologue intérieur, entrecoupé de menus incidents, Jeremiah tente confusément de comprendre sa rupture avec celle qu'il continue à aimer à sa façon, sans emphase ni fioritures.

Jeremiah Brown n'est ni héros ni antihéros : c'est un homme ordinaire, abonné aux jeux de chance, athée et rétif à l'autorité dans un pays étrange, souvent peu accueillant pour l'immigré qu'il est, mais qu'il ne se résout pourtant pas à quitter.

La voix de ce roman a une qualité rare, une énergie puisée dans la vie de tous les jours. Elle tangue entre la violence du refus de Jeremiah d'accepter les contraintes d'une vie de salarié précaire et l'humour anarchique de celui qui n'arrive jamais à se prendre complètement au sérieux.

James Kelman est un des grands explorateurs contemporains de l'existence des gens ordinaires.
Présentation de l'éditeur

Un siècle de novembre

Un siècle de novembre
D. Wetherell W.
Ed. Allusifs

A l'automne 1918, le magistrat Charles Marden juge les hommes et cultive ses pommes parmi les indiens et les pionniers de l'île de Vancouver. Mais les grands maux de l'humanité le frappent de plein fouet : sa femme Laura est emportée par la grippe espagnole et son fils, le caporal William C. Marden, disparaît dans la mêlée des Flandres. Désormais seul au monde, Charles Marden entreprend un périple fou pour trouver l'endroit où la mort a fauché son fils. Dans sa quête, il apprend qu'une femme, retraçant comme lui les pas de Billy, le devance de peu sur les routes. W. D. Wetherell, qui vit au New Hampshire, signe ici un roman d'une beauté terrifiante, qui occupe le lieu entre l'éveil et les rêves.
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Retour au pays bien-aimé

Retour au pays bien-aimé
Schoeman Karel
Ed. Phébus

Après le décès de sa mère, George Neethling, la trentaine, dont la famille s'était exilée en Suisse, décide de retourner en Afrique du Sud pour y vendre Rietvlei, la propriété où sa mère et lui sont nés. Dès son arrivée, il est confronté à un univers où règnent la violence et la terreur, et découvre que Rietvlei n'est plus qu'un tas de ruines. Espaces infinis - le «veld» et le ciel - et mondes intimes se répondent, dialoguent, se reflètent les uns les autres. Tout est désert. Neethling comprend qu'il est devenu à jamais un étranger sur sa terre natale.
Livre puissant, Retour au pays bien aimé, est sans aucun doute le roman de Karel Schoeman où les sentiments de peur et de colère sont les plus omniprésents. Peu d'écrivains savent aussi bien que lui parler du silence avec une douceur si royalement trompeuse.
«La nostalgie était plus forte que tout, impitoyable, inéluctable; lorsqu'il était plus jeune, il avait toujours été frappé, en observant les exilés, de voir ces valises à demi défaites, prêtes pour le retour. Dans cette vie qu'ils s'étaient construite loin de chez eux, le seul élément véritablement tangible était ce pays qu'ils avaient autrefois possédé, et qu'ils avaient perdu. »
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Train de nuit pour Lisbonne

Train de nuit pour Lisbonne
Mercier Pascal
Ed. Maren Sell

Une femme penchée sur le parapet d'un pont, un matin à Berne, sous une pluie battante. Le livre, découvert par hasard, d'un poète portugais, Amadeu de Prado. Ces deux rencontres bouleversent la vie du sage et très érudit professeur Raimond Gregorius. Au milieu d'un cours de latin, soudain il se lève et s'en va. Il prend le premier train de nuit pour Lisbonne, tournant le dos à son existence anti-poétique et sans savoir ce que vont lui révéler la beauté étrangère de Lisbonne et le livre d'Amadeu. Fasciné par les profondeurs que ce texte lui ouvre sur l'amour, l'amitié, le courage et la mort, il veut savoir qui était Amadeu de Prado : un médecin de génie, poète, militant engagé dans la Résistance contre la dictature de Salazar - un orfèvre des mots, un maître à penser, un explorateur de la vie à la manière des anciens navigateurs portugais. L'enquête menée par Gregorius l'entraîne dans une ronde de personnages fortement dessinés qui ont connu Amadeu. Leurs témoignages convergent vers cet homme et cernent en même temps la personnalité de Gregorius : 'coupable' d'avoir trop peu osé.
Un grand roman européen qui sonde les multiples territoires de l'âme et de la conscience de soi.
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Les choses s'arrangent mais ça ne va pas mieux : roman

Les choses s'arrangent mais ça ne va pas mieux : roman
Atkinson Kate
Ed. de Fallois

Parce qu'il a été témoin d'un violent accrochage entre deux automobilistes, Jackson Brodie, dont nous avons fait la connaissance dans La Souris bleue, va se trouver lancé dans une série d'aventures incroyables.
Les choses s'arrangent... est un thriller, une comédie noire et une satire de la vie contemporaine britannique. Plusieurs intrigues se croisent avec brio dans un texte porté par un humour subversif et un suspense hitchcockien. Sont brocardés entre autres un certain théâtre d'avant-garde, les exercices auxquels doivent se plier les écrivains pour vendre leurs livres, une certaine littérature populaire, les promoteurs immobiliers, l'exploitation sexuelle des jeunes femmes d'Europe de l'Est, les nouveaux riches.
Le regard décapant de Kate Atkinson sape les prétentions et les illusions des personnages et dynamite nos certitudes.
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Comment reconnaître vos amis des grands singes

Comment reconnaître vos amis des grands singes
Cuppy Will
Ed. Rocher/Anatolia

À propos du titre de son ouvrage, l'auteur reconnaît: «Les moyens vieillots et dans l'ensemble bien peu efficaces pour reconnaître vos amis des grands singes ne manquent pas, je vous l'accorde. Quand vous êtes au zoo, par exemple, rien n'est plus simple. Les grands singes se trouvent derrière les barreaux. D'accord, mais quand vous êtes sorti du zoo, vous faites quoi?»

C'est une bonne question. C'est alors que nous avons besoin d'un coup de main de Cuppy, cette main incomparable qui, à la différence de celle du chimpanzé, est propre et pourvue d'un pouce opposable aux autres doigts.

P. G. Wodehouse salue son ami dans la préface de ce livre: «Will Cuppy, le jeune Américain - jeune en tout cas pour les vieux barbons de mon espèce - peut revendiquer trois titres de gloire. Il est capable de reconnaître ses amis des grands singes (ce qui n'est pas à la portée de n'importe qui). Il est l'auteur de ce qu'on a dit de plus pertinent, jusqu'à présent, au sujet des pékinois, à savoir: «Je ne vois vraiment pas pourquoi ils ont l'air si contents d'eux. Ils ne sont pas mieux que nous.» Et il est depuis si longtemps le chef de file de la critique littéraire américaine dans le domaine du roman policier que, même s'il n'a encore jamais assassiné un baronnet dans sa bibliothèque, il connaît cinquante-sept façons différentes de s'y prendre et de faire porter les soupçons sur le majordome.»
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Ronde de nuit

Ronde de nuit
Waters Sarah
Ed. Denoël & d'ailleurs

Londres, 1947. Quel fantôme du passé hante Helen qui subit, désemparée, le lent délitement de sa liaison interdite avec Julia, une jeune auteur à succès rencontrée pendant la guerre ? Pour quelles raisons Kay, une ancienne héroïne du Blitz, erre-t-elle désormais, inconsolable, dans les rues de la ville ? Pourquoi Viv, une jeune femme douce et glamour, ne parvient-elle pas à quitter son amant, un ancien soldat marié et père de famille ? Quel secret cache Duncan, l'intrigant petit frère de Viv, en se réfugiant dans le monde de l'enfance et en refusant tout échange avec l'extérieur ?

Remontant le cours des vies de ces quatre personnages jusqu'aux terribles mois du Blitz, Sarah Waters distille peu à peu les événements et les sentiments qui unissent Kay, Helen, Viv et Duncan, eux que rien ne semble devoir lier dans ce triste Londres d'après-guerre, si ce n'est la difficulté à surmonter le souvenir des privations et des souffrances endurées. Ce faisant, elle plonge le lecteur dans un jeu de piste palpitant aux multiples rebondissements, car la guerre semble avoir façonné d'étranges alliances...
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Karoo boy

Karoo boy
Blacklaws Troy
Ed. Flammarion

Noël 1976. Le frère jumeau de Douglas meurt accidentellement sur une plage du Cap. Les liens qui unissaient la famille ne résistent pas longtemps à cette tragédie. Le père, rongé par la culpabilité, abandonne les siens. Douglas, fils désormais unique d'une famille blanche, aisée et progressiste, doit bientôt quitter le paradis où il a grandi pour s'installer avec sa mère dans une petite ville de la région aride de Karoo. Il se retrouve brutalement plongé dans une communauté où l'apartheid est présent au quotidien. En compagnie de Moses, un vieux garagiste noir privé de son laissez-passer qui poursuit son rêve envers et contre tout, et de la jeune Marika, une adolescente fantasque dont le père, raciste, est particulièrement violent, Douglas apprendra à surmonter les peurs et les disparitions qui ont marqué son enfance.

Roman d'apprentissage, puissante métaphore de l'apartheid, Karoo Boy traite du deuil, de la perte et de la difficulté d'aimer avec un mélange singulier de délicatesse et de légèreté.
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Accouplement

Accouplement
Rush Norman
Ed. Fayard

La narratrice de ce roman étourdissant est une anthropologue américaine partie mener à bien ses recherches au Botswana. La jeune femme est brillante, elle a la taille fine et une belle détermination. Elle a aussi un faible pour Nelson Denoon, un intellectuel charismatique à propos duquel courent les plus folles rumeurs : il aurait fondé une société secrète et utopique dans un coin perdu du désert du Kalahari et là, seul homme au sein d'une communauté de femmes noires, il régnerait en pacha.

Résolue à embrasser son destin, la jeune femme décide de le séduire. Débute alors une folle passion, amoureuse et intellectuelle. Mais les utopies, en amour comme en politique, ne durent qu'un temps...

« Un roman merveilleux, de ceux qui font entendre un style résolument nouveau et qui ouvrent de nouveaux territoires à la fiction. » The New York Review of Books

« Une histoire d'amour complexe et bouleversante. On reste époustouflé par tant de brio et d'intelligence. » The Chicago Tribune

« Brillant, torride... Une oeuvre remarquable ! » Los Angeles Times Book Review
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Mes vies. Une autobiographie

Mes vies. Une autobiographie
White Edmund
Ed. Plon/Feux croisés

« Ce livre confirme la réputation bien méritée de White en tant que Marcel Proust de l'Amérique. » Ainsi s'exprime la critique anglo-saxonne à propos de cette autobiographie d'une douloureuse sincérité et magnifiquement composée.

White nous dévoile ici, sans fard, tous les faits de sa vie, même les plus provoquants, comme seul un grand écrivain peut se le permettre.

Mes vies est un festin spectaculaire, charmant et drôle, charnel et intelligent, outrageux et lumineux. Tour à tour, décapant, émouvant, sensible, Edmund White nous embarque dans ses univers et dans ses opinions sur l'art et la vie. « Mes psys », « Mes femmes », « Ma mère », « Mes tapins », « Mes amis », « Mon Europe », « Mon Genet »... sont autant de chapitres qui constituent ces mémoires à l'écriture ciselée et d'une mélancolie déchirante.
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