Petite visite aux cannibales

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Bausch Richard
Ed. Gallimard/Du monde entier

Dans l'Angleterre victorienne, la jeune Mary Kingsley a un destin tout tracé : mariée ou vieille fille, elle mènera une existence confinée. Pourtant, elle va s'affranchir de cette malédiction pour devenir, comme son père, une intrépide exploratrice, s'aventurant au c?ur des ténèbres africaines, chez les mangeurs d'hommes.
Un siècle plus tard, Lily Austin, fille d'acteurs et dramaturge en herbe, est une adolescente américaine à qui l'avenir sourit. Jusqu'au jour où son enfance lui est arrachée. Dès lors, elle se retrouve ballottée par les événements, au point de se croire parfois l'héroïne d'un mauvais feuilleton.
Quels points communs peuvent avoir ces deux femmes ? Comment à un siècle de distance ont-elles l'une et l'autre façonné leur vie ? Peu à peu leurs deux trajectoires finissent par s'entremêler et se faire écho. Et la plus libre n'est pas celle que l'on croit.
Dans ce roman ambitieux, Richard Bausch passe de la fresque historique à l'intime des vies, un double point de vue qui donne à ce livre son ampleur. Avec une grande sensibilité, il nous offre en même temps deux portraits de femmes inoubliables.
Présentation de l'éditeur

Au pays des poissons captifs

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Gürsel Nedim
Ed. Bleu Autour/d'un lieu l'autre

L'écriture n'est peut-être qu'une illusion. Mais c'est aussi une manière de sauter dans le vide, de défier la mort, surtout si les mots sont devenus une partie intégrante de votre être, une substance indispensable à votre vie, votre univers inéluctable en fait. Néanmoins, on ne peut vaincre la mort ni en donnant la vie à un enfant ni en traçant des mots sur la page blanche. Tout au plus, on peut soit procréer - en ce qui me concerne, j'ai une petite fille de neuf ans qui s'appelle Leyla comme ma mère - soit créer un monde imaginaire. Les enfants, au fil des ans, deviennent grands et, nul doute, beaux. Il en sera de même pour ma fille. Les mots, eux, un beau jour, s'éparpillent au gré des pages qui se dispersent au vent. N.G.

Présentation de l'éditeur

Nada

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Laforet Carmen
Ed. Bartillat

'Ayant eu, au dernier moment, des difficultés avec mon billet, je n'arrivai à Barcelone qu'à minuit par un autre train que celui que je devais prendre. Personne ne m'attendait.
C'était la première fois que je voyageais seule, mais je n'en étais pas impressionnée, au contraire. Cette profonde liberté dans la nuit avait un goût piquant d'aventure. Après le voyage long et fatigant, mon sang recommençait à circuler dans mes jambes engourdies ; je regardais avec un sourire étonné la vaste gare de France, les gens venus attendre l'express et nous, qui arrivions avec trois heures de retard. ' Andréa débarque à Barcelone pour suivre des études de lettres à l'Université. Elle loge dans sa famille rue Aribau et se heurte à une réalité aussi décadente que conventionnelle. Nada met en scène l'étouffante mesquinerie qui affecte la condition féminine dans l'Espagne de l'après-guerre.
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Carmen Laforet (1921-2004) a remporté avec Nada le prix Nadal en 1944. Ce roman fut salué à l'époque comme le symbole de la renaissance romanesque espagnole.

Graine de France

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Cush Geoff
Ed. Actes Sud

Le lieutenant Verdier, en poste à La Nouvelle-Lyon, en Nouvelle-Zélande, colonie française dans les années 1930, est chargé de convoyer sur les pistes de la Terre du Long Nuage l'étincelant dernier modèle Citroën. Une nuit, la voiture est volée, et Verdier, réfractaire dans l'âme, désabusé de tempérament, s'enfonce dans les forêts du Parc national que les colons ont laissé aux indigènes. Il y rencontrera Marama, institutrice maorie révoltée, le père Claude, missionnaire tolérant le paganisme latent et, surtout, Titoko, mouton noir d'une communauté qu'il voudrait mener à l'indépendance. Lentement, sans illusions, Verdier va retourner à l'état sauvage et constater qu'il n'existe pas d'espoir d'union possible entre colonisateurs et colonisés. Au gré d'une fantaisie sur fond des années 1930 - cigarettes au cannabis et absinthe pour tous les protagonistes de ce récit aidant - Geoff Cush mène avec humour une réflexion sur la colonisation, sur la volonté de supériorité des Pakéhas et la fierté belliqueuse des Maoris. Un livre cruel, d'un cynisme bien dissimulé sous les exotiques paysages luxuriants.
Présentation de l'éditeur

Geoff Cush est un écrivain d'origine néo-zélandaise. Il est l'auteur de plusieurs romans et pièces de théâtre. Un film s'inspirant de Graine de France est en cours de tournage.

La Saison des adieux

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Schoeman Karel
Ed. Phébus

Karel Schoeman (né en 1939), Sud-Africain fidèle au vieux parler de source batave qu'est l'Afrikaans - et que parlent encore aujourd'hui plusieurs millions de personnes, dont une bonne part de Noirs -, est mal connu de chez nous, où n'a été traduit de lui qu'un seul parmi la quinzaine de romans qu'ils a publiés : En étrange pays (Laffont, 1991 ; Rivages/Poche, 1198). Et ce lors même qu'il est considéré de par le monde comme l'un des plus grands écrivains du continent africain.
Adriaan, un poète en langue afrikaans qui vit au Cap, se sent à un tournant de sa vie. Nous sommes dans l'Afrique du Sud des années 70, à demi ruinée par l'intolérance et par la répression, et la plupart des amis d'Adriaan ne songent plus qu'à quitter le pays. Quant à lui... son ami de c?ur est parti s'installer aux États-Unis, et le musée qui l'emploie doit fermer ses portes par mesure de sécurité - mais surtout parce que plus personne ne songe à visiter un tel lieu... Proche de la dérive, incertain de lui-même et de tout, Adriaan se dit pourtant qu'il n'est pas l'heure de déserter. Il sait que la difficulté d'être loge partout, que la vie en société n'est qu'un masque destiné à camoufler la solitude de chacun. Lui-même n'a jamais voulu composer avec cette solitude : il a même choisi de l'épouser, de la boire à lentes goulées pour en apprivoiser l'amertume. Attitude de sagesse ? Peut-être, mais à condition de se persuader que la sagesse n'est jamais que l'envers d'une souffrance. Enfin la beauté de cette terre est là, malgré les pluies de la mauvaise saison. Et peut-on désespérer tout à fait de ce qui est beau ?
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En bref

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Pessoa Fernando
Ed. Christian Bourgois

Après les neuf volumes des ?uvres de Fernando Pessoa publiés aux éditions Christian Bourgois, nous présentons aujourd'hui au lecteur un recueil de brèves réflexions, inattendues sans doute chez cet auteur combien prolixe. Toutefois, on y retrouve non seulement l'acuité et la profondeur d'une pensée amère et désenchantée, mais aussi une ironie lucide, qui transparaît au détour de ces savoureux paradoxes où Pessoa était passé maître. Exercice périlleux, qui exige brièveté et mordant, et dont on trouvera de nombreux exemples dans ce petit livre, quand Pessoa nous offre à chaque page les détours surprenants d'une pensée brillante et toujours extraordinairement féconde.
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Une note de musique

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Lehmann Rosamond
Ed. Phébus

C'est un peu le Madame Bovary de Rosamond Lehmann ; mais à l'anglaise évidemment, et à la façon très spéciale de la romancière experte en vies brisées. Moins de sarcasme que de compassion, de rage que d'amertume désillusionnée. Dans le droit fil de Poussière (rééd. Phébus, 2003), un autre grand Lehmann - qui malgré le temps (1930) semble lui aussi n'avoir pas d'âge.
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Une belle canaille

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Wilkie Collins W.
Ed. Phébus

Collins aura mis plus de vingt ans avant de se décider à publier pour la librairie ce court roman où il avait logé la quintessence de son méchant esprit et de sa mauvaise éducation. Rien de moins que l'histoire d'un escroc - du genre sympathique - racontée par lui-même. Un peu son Barry Lyndon, si l'on veut... mais en beaucoup plus immoral. Dans sa préface à l'édition de 1879 qu'il avait refusé d'expurger, il annonçait sans illusion : ' Il se peut que les pisse-vinaigre relèvent dans certains passages de ces confessions imaginaires un ton de gaieté presque tapageuse... '. La volée de bois vert par laquelle la critique bien-pensante de l'époque accueillit son livre dut le réjouir plus que le surprendre. L'essentiel pour lui - et pour nous qui le lisons aujourd'hui, le c?ur transporté d'aise à chaque nouvelle vachardise que distille le texte -, l'essentiel n'était-il pas que certaines choses fussent dites, écrites, et que la bonne société victorienne en prît un bon coup pour son grade ? Mission accomplie, et haut la main. Dans un registre certes différent de celui qu'exploite d'habitude le romancier - on tremble, sans doute, mais on rit plus encore. Et si crime il y a bien (Collins, comme Hitchcock, ne serait plus lui-même si ses personnages n'enfreignaient pas la loi à un moment ou à un autre), c'est du côté du criminel que nous sommes forcés cette fois de nous ranger. Ce qui, l'on s'en doute, n'est pas pour nuire à notre plaisir.

Oeuvres (Bruno Schulz)

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Schulz Bruno
Ed. Denoël

Les Boutiques de cannelle ; Le Sanatorium au croque-mort ; Essais ; Correspondance

Bruno Schultz est né Drohobycz en 1892, en Galicie orientale. Cette ville de province 'étrange, perdue, essayant d'être à elle seule un monde', écartelée entre Empire austro-hongrois, Pologne, Allemagne et Russie, est au coeur de son univers singulier. Modeste professeur de dessin, menant une vie retirée, il obtient de son vivant un succès d'estime et l'amitié de quelques écrivains dont Witold Gombrowicz, et connaît une fin tragique : dans sa ville occupée par les Allemands, il fut tué en 1942 par un officier nazi.
Proche par l'inspiration de celle de Kafka, son oeuvre littéraire a été traduite en France dans les années 1960. Les pièces maîtresses en sont deux recueils de nouvelles, Les Boutiques de cannelle et Le Sanatorium au croque-mort. Publiés à trois ans d'intervalle, ces textes convoquent dans une atmosphère de rêve éveillé la figure emblématique du père, le thème obsessionnel des mannequins et le contraste, si spécifique à Schulz, entre beauté et pacotille. Les deux recueils sont ici réunis pour la première fois en un seul volume, avec la correspondance de Bruno Schulz et ses essais critiques.
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Le contentement de Jennifer Wilson

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A.L.Kennedy
Ed. L'Olivier

'Je comprends tout à fait que le sexe a de nombreux usages. Encore que, personnellement, je reconnaisse avec tristesse qu'il ne m'est toujours apparu que d'une seule utilité : quand je fais l'amour, je ne suis pas censée parler.' Jennifer Wilson est une jeune femme antisociale, par nature et par choix. Enfermée jour et nuit dans des pièces insonorisées, elle prête sa voix à une station de radio écossaise, égrenant, les nouvelles d'un monde de plus en plus chaotique, donnant la réplique dans des films de séries Z ou vantant les mérites de produits quelconques. Elle se dit incapable d'émotions. Ses pratiques sado-masochistes semblent lui donner raison. Le doute s'insinue lorsqu'un amnésique fait irruption dans sa vie. Il prétend être né à Paris en 1619. Grand écrivain incompris, cet homme s'appelle Savinien de Cyrano de Bergerac.
Le Contentement de Jennifer Wilson raconte leur idylle, entre conte de fée et réalité sordide : un livre drôle et étrange, écrit avec une assurance remarquable. Comme Jeanette Winterson et Angela Carter, A. L. Kennedy sait pertinemment que l'on peut tout faire dans le cadre d'une fiction. De sa plume satirique, elle dissèque avec éloquence les désillusions de toute une génération.
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