Langue du chien

Langue du chien
Maurizi Dominique
Ed. Albertine

Feng Feng. Un nom cuit comme de l'or.

À n'en pas douter Feng Feng c'est moi. Comme lui je ne sais si la langue du Chien est bien celle des Ombres, ou si celle de l'Ombre peut être du Chien. Nous n'en savons rien.

Ce qui est sûr c'est qu'il existe un pays où pousse la nuit comme les fleurs et où l'heure n'est pas celle qui avance mais une qui va loin, très loin, derrière. C'en est une autre. Elle file, libre, aile du coeur, anneau céleste tout à la fois. Avec elle je bénis la poussière, je murmure des prières et réinvente mon royaume. Il n'a, comme moi, pas de nom.

43 post-it

43 post-it
Riggs Sarah
Ed. L'Attente

Un Post-it peut être «post-scriptum» lors d’un envoi postal, aide-mémoire, mot doux ou pas à son ami(e), indication précise sur le bureau de sa secrétaire. Les 43 Post-it de Sarah Riggs nous emmènent loin d’une matérialité liée au quotidien et sont malgré tout ancrés dans nos préoccupations philosophiques et politiques. Chaque page de ce livre fait réfléchir. Méditation, questionnement parfois violent de notre présence au monde et de son appréhension. 43 Post-it offre une lecture intime grâce à une traduction millimétrée.

60 textos

60 textos
Riggs Sarah
Ed. L'Attente

Un texto ou un SMS ont ceci de particulier qu’ils trouvent toujours leur destinataire. D’une pratique courante, ce mode de communication a cependant ses avantages et ses inconvénients. Sarah Riggs s’en sert avec beaucoup d’adresse, adresse de la langue et de sa formulation. C’est ainsi qu’elle opère une translation du privé ou de l’intime (toi) vers le public (toi), parvenant à rendre public l’univers de sa langue.

 

Ralentir Spider

Ralentir Spider
Pittolo Véronique
Ed. L'Attente

Dans Ralentir Spider se dresse une archéologie du toon, à travers une typologie de personnages issus de l’entertainment. Spiderman est une figure générique raccourcie en Spider pour évoquer le terme anglais speed, speeder : vitesse accélérée. Entre addiction et aliénation, le monde virtuel imprègne l’imaginaire d’un adolescent, et produit d’autres modes d’exploration. Une collusion se produit entre ce monde artificiel et la réalité que l’on perçoit par bribes documentaires

Entre chien et loup jetés

Entre chien et loup jetés
Zoss Mary-Laure
Ed. Cheyne

qu'est-ce qui jettera sur nos épaules un pli de laine, nous sauvant du désastre ? la mère aux derniers jours laisse tomber une pensée en miettes entre les meubles, la lampe reste introuvable au sortir de la nuit, maintenant il faut s'appliquer à mieux tasser le temps sous les semelles, qu'on évite l'enfilade des faux-pas dans la parole de plus en plus trouble, sachant pousser plus souvent la porte à deux battants, laisser ce qui gît sur le bas-côté de la phrase, on retourne par saccades aux limites de la neige dans le ciel, les rochers bleus dressent leurs tables pour les nuages, on cesse de se précipiter sur tous les fronts, l'angoisse se détache presque dans l'eau d'un après-midi d'avril, le long d'un quai.

A ciel ouvert. Entretiens avec Yvon Le Men

A ciel ouvert. Entretiens avec Yvon Le Men
Jacques Darras & Yvon Le Men
Ed. La Passe du vent

Parler la poésie c'est quelquefois garder le silence. Se taire. Yvon qui s'ouvre aux autres si spontanément dans la vie courante, aime à se taire dans ses poèmes. Je fais l'inverse, parlant peu dans le jour, m'exprimant sur des hectomètres de phrases ou de vers dans les tomes de La Maye. La plage où viennent se fracasser les paroles sur le sable silencieux est notre lieu de rencontre. Nous nous écoutons. Nous pratiquons l'écoute de l'autre sans perdre de vue le fil de nos propres discours. J'aime que le nordique skaut, cette corde qui oriente la voile, ait donné «écoute» en français. En langue anglaise, filer l'écoute, la corde c'est «to spin a yarn», dérouler une histoire. Notre amitié, me semble-t-il, réussit cette manoeuvre maritime avec beaucoup de naturel, d'expertise. Car la poésie est une parole du large, du haut, du loin, à distance de la parole médiane ou des médias.

Comme la marée il se peut qu'elle s'éloigne momentanément du rivage où les plagistes de tout bord, disques ou écrans, se livrent à leurs jeux de sable favoris. Il n'empêche. Dressez l'oreille ! Écoutez la rumeur du fond qui s'amplifie au fond de la Baie picarde ou des multiples anses bretonnes ! C'est du fond de l'existence que nous viennent les injonctions les plus tumultueuses, les plus fascinantes. Aussi bien écoutez-nous, dans les pages qui suivent, marcher sur nos rives maritimes tout à côté de vous, nous expliquant l'un à l'autre comment chacun capte et restitue, avec l'oreille et la bouche, cette musique qui nous vient du profond de la création». Extrait de la préface de Jacques Darras

Poète bin qu'oui, poète ben qu'non ?

Poète bin qu'oui, poète ben qu'non ?
Verheggen Jean-Pierre
Ed. Gallimard

Il y a trente-six sortes de poètes : champêtres ou rodomonts, peuls ou auvergnats, voire ambigus et ambidextres à la fois ! Il y a parmi eux des alcoolos, des mycologues, des indécis, des kamikazes, des inconnus et des curés de leur propre petite gloire locale personnelle ! Sans oublier les agités du buccal et les centaines d'autres espèces. Poète moi-même - peut-être ? (la question reste ouverte) -, j'en ai tiré quelques portraits, le plus souvent au tir à têtes de pipes. C'est que je n'attache jamais ma censure quand je conduis mon autodérision ! Me voici donc fonçant à vive allure sur l'âge ingrat qu'est la vieillesse pour lui rappeler que je suis et veux rester une « persona non gaga » ou plus loin écrasant sans vergogne quelques nouveau-nés choisis parmi nos récents néologismes abscons et technico-bluffeurs venus, une fois encore, s'embourber dans notre langue : procrastination, locaphage (ou locavore : au choix !), accidentogène et buvabilité, etc. Pan ! Sans le moindre coup de frein ! Pan dans le mille !

Prologue au silence

Prologue au silence
Jaqmin François
Ed. La Différence

Après Le livre de la neige publié en 1990 et qui obtint le prix Max Jacob en 1991 et La Rose de décembre et autres poèmes paru de manière posthume en 2004, ce Prologue au silence, si mince et si dense, vient confirmer la nature métaphysique de la poésie de François Jacqmin. On apprend dans la postface due à Catherine Daems que l’oeuvre de Jacqmin compte des milliers de pages inédites. Comme son illustre devancier, Pessoa, François Jacqmin, être modeste et secret, ne pensait sans doute pas que ses contemporains soient prêts à entendre à ce qu’il avait à leur dire. Le temps est venu d’écouter un des plus grands poètes de langue française.

Trois poètes belges. Véronique Janzyk, Serge Delaive, Antoine Wauters

Trois poètes belges. Véronique Janzyk, Serge Delaive, Antoine Wauters
Ed. Editions du Murmure

« La poésie est, par excellence, le genre insaisissable. Les poètes le savent bien, eux qui œuvrent sans relâche à la renouveler. Véronique Janzyk, Serge Delaive et Antoine Wauters démontrent, par leur diversité, à quel point en ce début de siècle, il est permis sans complexe ni contradiction d’accueillir tous les courants, toutes les formes de poésie, qu’elle soit conceptuelle, militante, documentaire, néo-symboliste ou simplement lyrique. Qu’ils soient visionnaires, voyants ou voyeurs, les poètes se distinguent par leur perception du monde et par leur manière d’inscrire l’humain dans celui-ci. Et voici trois ensembles poétiques qui illustrent remarquablement cette démarche.

Si beaucoup de poètes de ce temps sont des histrions narcissiques qu’on laisserait volontiers rejoindre leur reflet au fond d’une eau douceâtre, d’autres prennent pour miroir la société et nous en renvoient une vision personnelle et neuve. Véronique Janzyk, Antoine Wauters et Serge Delaive ont choisi d’être de ceux-là. » Karel Logist

Cette âme perdue

Cette âme perdue
Pirotte Jean-Claude
Ed. Castor Astral

« Cette suite de poèmes dont le titre est évidemment un hommage à Valery Larbaud s’apparente, comme de plus en plus souvent dans mon travail, au journal intime – encore que disposé, conçu pour la publication. Le carnet intitulé Cette âme perdue a été ouvert le 20 février 2010 près de la mer du Nord, et ses dernières pages datent de fin avril 2010, alors que je retrouvais la parole après une assez courte mais douloureuse hospitalisation. Ces poèmes assez brefs, dénués de toute ambition novatrice, écrits au jour le jour, témoignent de ce que, dans Alma perdida, Valery Larbaud évoque : “poésie de choses banales … / Hauts et bas du temps et du tempérament”. » Jean-Claude Pirotte.

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