« C'est l'histoire de deux jeunes poissons qui nagent et croisent le chemin d'un poisson plus âgé qui leur fait signe de la tête et leur dit, ' Salut, les garçons. L'eau est bonne ? '
Les deux jeunes poissons nagent encore un moment, puis l'un regarde l'autre et fait, ' Tu sais ce que c'est, toi, l'eau ? ' »
Dans cette courte allocution, Wallace distille une leçon de vie profonde et pleine d'esprit. Il nous offre ces mots comme des outils pour vivre au quotidien, ouverts au monde.
Qu’est-ce que C ?
Une initiale : C comme C arrefax (le personnage principal), comme le c yanure avec lequel se suicide sa sœur bien-aimée, comme la c ocaïne dont il abuse. Comme lord C arnavon , le célèbre égyptologue qui, dit-on, mourut victime de la « malédiction du pharaon » (il s’agissait de Toutankhamon). C comme c ommunication, puisque c’est là l’un des principaux thèmes de ce livre.
Car C est d’abord un roman époustouflant, dans la veine des premiers Thomas Pynchon, c’est-à-dire à la fois très narratif et complètement avant-gardiste. Tour à tour aviateur, spécialiste de la télégraphie sans fil, espion, lecteur du Livre des Morts égyptien et intéressé par le spiritisme et ses adeptes (qui prétendent communiquer avec l’au-delà), Serge Carrefax a aussi quelques points communs avec l’ « Homme aux loups », qui fut l’un des plus célèbres patients de Sigmund Freud. Son histoire s’achève en 1922, année de publication, nous rappelle l’auteur, d’ Ulysse de Joyce et de La terre vaine de T.S. Eliot.
Car C est aussi une réflexion sur le roman contemporain, sur sa capacité à s’affranchir du naturalisme et à interroger le sens même de l’entreprise romanesque.
Au coeur de cette saga règne l'Ibis, ancien transporteur d'esclaves converti en navire marchand. Partant de Baltimore, il rejoint Calcutta pour embarquer des coolies attendus à l'île Maurice. L'équipage est un assemblage hétéroclite de lascars et d'officiers anglo-saxons. Parmi eux se trouve Zachary Reid, mulâtre que tous prennent pour un Blanc et qui risque gros si la vérité était connue. À fond de cale se cache Paulette, une orpheline française fuyant un mariage arrangé. Autour d'elle s'entassent des paysans indiens chassés par la misère. Deeti, une veuve ayant échappé au bûcher funéraire, s'efforce de leur insuffler l'espoir.
Dans un avenir qu'ils n'envisagent pas et un ailleurs qui les terrifie, ces individus si attachants donneront naissance à une dynastie mêlant les croyances, les races et les langues. Car la langue est la grande héroïne de ce roman. Venus de tous les horizons, les personnages parlent un anglais métissé de bengali, de bhojpuri et de chinois, ou encore de français et de lascari. Savoureux, audacieux et d'une extraordinaire vigueur. Un océan de pavots est le chef-d'oeuvre de l'un des écrivains les plus importants de l'Inde contemporaine.
Une fille rencontre un garçon. Ils s'aiment. C'est la plus belle et la plus banale histoire du monde.
Sous la plume magique d'Ali Smith, le conte devient militant. Car l'auteur d'Hôtel Univers a introduit une variante : une fille rencontre une fille. Elles s'aiment. C'est la plus belle et la plus banale histoire du monde. Mais la réalité n'est jamais si simple, même dans les contes.
Midge et Anthea sont soeurs. Elles travaillent chez Pure, une puissante multinationale. Au premier regard, Anthea tombe amoureuse de la jeune Robin. La découverte de l'homosexualité d'Anthea bouleverse les certitudes de sa soeur. Et lorsqu'elle rencontre Paul, le trouble est encore plus fort. Paul est attirant, gracile, délicat. Paul est un garçon. Mais il ressemble à une fille.
Girl meets boy est un livre poétique et plein d'humour, qui revisite Les Métamorphoses d'Ovide et s'amuse à brouiller les pistes du masculin / féminin.
Henry, romancier à succès, a décidé qu'il n'écrirait plus. Jusqu'au jour où il reçoit un extrait d'une pièce de théâtre accompagné d'un mot lui demandant son aide. L'auteur, un taxidermiste étrange et manipulateur, lui présente ses curieux personnages : Béatrice et Virgile, une ânesse et un singe empaillés. À mesure qu'il découvre la pièce, Henry est hanté par les expériences traumatisantes qu'endurent les deux animaux. Au point d'en voir sa vie bouleversée.
Véritable réflexion sur le Mal, Béatrice et Virgile est un roman dérangeant. Avec toute l'intelligence et l'originalité qui ont fait le succès international de L'Histoire de Pi, Yann Martel nous entraîne dans une fable obsédante et inoubliable.
« Martel fait passer avec brio son lecteur de la gaieté trompeuse du début aux ténèbres terrifiantes de la boutique du vieil homme et du passé européen. Un roman qui laisse le lecteur choqué, surpris et ému. » USA Today
À New York, par une nuit d'hiver, deux jeunes garçons passionnés de science-fiction construisent une planète de neige pour une jeune fille extraordinairement belle qui les regarde derrière sa fenêtre. Le souvenir de ce moment d'amour absolu les maintiendra unis alors que leurs routes se séparent et que chacun vit dans des temps différents et des mondes éloignés.
Exécuteur testamentaire d'un certain Warren Wilbur Zack, un écrivain de science-fiction mal compris de son époque mais auteur d'un roman légendaire, Isaac Goldman écrit des scénarios pour la télévision et rêve de lents couchers de soleil. Ezra Leventhal, parti pour de lointaines planètes, participe presque simultanément à l'explosion de la première bombe atomique, à la guerre en Irak et aux attentats du 11 Septembre.
Dépassé par le présent, le futur n'est plus qu'une multitude de fins possibles, autant d'apocalypses auxquelles Isaac et Ezra n'échapperont que grâce à la plénitude d'un instant de neige et d'immortalité.
Kurt Vonnegut, Philip K. Dick, John Cheever, Stanislas Lem traversent en filigrane ce merveilleux roman, très novateur et terriblement borgésien.
« Quel chien, et quelle vie... Splendide... Andrew O'Hagan a pris la voix d'un chien pour écrire une étude subtile, drôle et émouvante de l'Amérique à l'aube de l'une de ses plus grandes crises. Maf le chien, comme Lolita ou Gatsby le magnifique, est une thrénodie à l'innocence perdue. Maf est un observateur perspicace de la modernité et du siècle américain. Un véritable Tocqueville de notre temps. » John Banville
« Un ouvrage empli de fines plaisanteries, d'amusante sagesse, de profonde sensibilité vis-à-vis des personnages et des lieux. C'est avant tout un livre qui prête une grande attention au plaisir du lecteur ; et c'est ce plaisir, si pur et complet, qui rend ce livre tellement particulier. » Colm Toibin
« O'Hagan emprunte sciemment à Laurence Sterne son érudition digressive et jacasseuse, son ironie et son charme malin. [...] Un récit de voyage à travers le siècle américain profondément original, une lettre d'amour à la modernité, et une plongée hilarante, parfois tendre, dans le coeur d'un monstre de célébrité. Sensationnel. » Melanie McGrath, Evening Standard
Après Scènes de la vie d'un jeune garçon et Vers l'âge d'homme, voici le troisième volet de l'entreprise autobiographique de Coetzee : il a atteint la trentaine et, de retour au pays natal, partage avec son père vieillissant une maison délabrée dans la banlieue du Cap.
Autobiographie fictive puisque l'auteur confie la tâche d'un portrait posthume à un jeune universitaire anglais qui recueille les témoignages de quatre femmes et d'un collègue qui auraient compté pour l'écrivain en gestation dans les années 1970.
Ce quintette de voix laisse entrevoir un homme maladroit, mal à l'aise, brebis galeuse de la famille afrikaner qui peine à ouvrir son coeur. La femme adultère, la danseuse brésilienne, la cousine chérie, l'universitaire et la maîtresse française s'accordent à faire de lui un amant sans chaleur, un amoureux indésirable, un enseignant sans charisme.
Ces entretiens sont encadrés de notes et fragments extraits de carnets où l'écrivain s'interroge et se cherche.
Au hasard d'une urgence, Faraday, médecin de campagne, pénètre dans la propriété délabrée qui a jadis hanté ses rêves d'enfant : il y découvre une famille aux abois, loin des fastes de l'avant-guerre. Mrs Ayres, la mère, s'efforce de maintenir les apparences malgré la débâcle pour mieux cacher le chagrin qui la ronge depuis la mort de sa fille aînée. Roderick, le fils, a été grièvement blessé pendant la guerre et tente au prix de sa santé de sauver ce qui peut encore l'être. Caroline, enfin, est une jeune femme étonnante d'indépendance et de force intérieure. Touché par l'isolement qui frappe la famille et le domaine, Faraday passe de plus en plus de temps à Hundreds. Au fil de ses visites, des événements étranges se succèdent : le chien des Ayres, un animal d'ordinaire docile, provoque un grave accident, la chambre de Roderick prend feu en pleine nuit, et bientôt d'étranges graffitis parsèment les murs de la vieille demeure. Se pourrait-il qu'Hundreds Hall abrite quelque autre occupant ?
Dans ce roman à tiroirs, Sarah Waters revisite avec le talent qu'on lui connaît les codes des classiques anglais, d'Henry James à Edgar Allan Poe.
«L'homme répara le fusil et la balle glissa en douceur dans la chambre. Il l'essaya plusieurs fois, puis se leva et se tint au-dessus du berceau... L'homme épaula le fusil. Autour de lui, dans la pièce close, l'odeur du sang frais montait de toute part.»
Considérée comme l'une des grandes voix de la littérature américaine contemporaine, Louise Erdrich bâtit, livre après livre, une oeuvre polyphonique à nulle autre pareille. Dans ce roman riche et dense, elle remonte le fil de l'histoire collective et individuelle, explore le poids de la culpabilité et le prix de l'innocence.
Depuis toujours, la petite ville de Pluto, Dakota du Nord, vit sous «la malédiction des colombes» : les oiseaux dévorent ses maigres récoltes comme le passé dévore le présent. Nous sommes en 1966 et le souvenir de quatre innocents lynchés cinquante ans auparavant hante toujours les esprits. En écoutant les récits de son grand-père indien qui fut témoin du drame, Evelina, une adolescente pleine d'insouciance, prend soudainement conscience de la réalité et de l'injustice...
«Un chef-d'oeuvre éblouissant.» Philip Roth