Après l'extraordinaire succès de Sept mers et treize rivières, Monica Ali nous plonge dans le melting-pot des cuisines d'un grand restaurant londonien. Profonde, douce-amère, une oeuvre ambitieuse qui dépeint les désarrois d'une société attachée à ses traditions, confrontée à un monde nouveau qu'elle ne comprend pas.
Chef des cuisines de l'hôtel Imperial, un palace plus vraiment à la hauteur de sa splendeur d'antan, Gabriel Lightfoot doit composer chaque jour avec une équipe cosmopolite et chahuteuse, une petite amie chanteuse qui se pose des questions sur leur relation et un père malade qui lui laisse des messages aussi laconiques que culpabilisants sur son répondeur.
Une mort va faire voler en éclats son fragile équilibre : le corps d'un des plongeurs est retrouvé dans les sous-sols du restaurant. Une mort solitaire, anonyme, parmi ces travailleurs immigrés interchangeables. Soudain, Gabriel prend conscience que ses cuisines cachent bien des secrets : trafics en tous genres, prostitution, chantages, violence quotidienne...
Surgit Lena, une fille de l'Est, mystérieusement liée à la mort du plongeur. Irrésistiblement attiré par cette femme en perdition, Gabriel va prendre une décision qui remettra en question tout ce en quoi il avait cru jusqu'ici...
Une plongée dans l'univers ultra-violent de la mafia sibérienne de Transnistrie.
Le jeune Nicolaï naît dans une petite ville de Transnistrie où ont été déportés les derniers représentants des communautés sibériennes, opposants farouches au régime stalinien. Les Urkas, microsociété extrêmement violente et hiérarchisée, fonctionnent selon un code d'honneur très scrupuleux, auquel les enfants sont initiés dès leur plus jeune âge. Nicolaï se voit offrir son premier couteau à six ans, comme un rite de passage. À treize ans, il est déjà condamné pour meurtre. Entre-temps, comme tous les membres, il devra apprendre à mépriser la police, l'État et tout représentant de l'autorité extérieure, mais aussi prouver son allégeance à son groupe et aux valeurs de solidarité qu'il incarne.
Haletant, sombre, violent, ce récit de vie en forme de puzzle nous plonge dans un monde peuplé de personnages paumés et attachants, où seul le crime semble pouvoir maintenir en vie.
À Madrid aujourd'hui, une adolescente, un cadre au chômage, un vieux professeur de piano et un footballeur argentin vont tour à tour éprouver le désir de gagner et la douleur de perdre. Criminels, prostituées, petites gens et sans-papiers côtoient hommes d'affaires et célébrités dans ce grand roman choral sublimé par la prose charnelle et incisive de David Trueba. Nourri d'une foule de personnages, toutes générations et classes sociales confondues, Savoir perdre brosse un portrait décapant, lucide et désenchanté de notre époque, de ses rêves de victoire et de ses innombrables défaites.
« Un grand roman. On retrouve chez Sylvia la spontanéité désarmante, l'infinie tendresse que Truman Capote prêtait à l'héroïne de Breakfast at Tiffany's. David Trueba au sommet de sa maturité. » El País
« De la littérature à l'état pur. » El Cultural
Construit autour de dix mots clefs - 'Peuple', 'Leader', 'Lecture', 'Ecriture', 'Lu Xun', 'Disparités', 'Révolution', 'Gens de peu', 'Faux', 'Embrouille' -, qui pour certains appartiennent au lexique maoïste et pour d'autres au vocabulaire le plus récent, cet essai interroge un demi-siècle d'histoire : ce demi-siècle qui a vu la Chine passer brutalement de l'hystérie politique de la Révolution culturelle à la frénésie productiviste et consumériste de ces dernières années.
Tel un long commentaire de Yu Hua sur son best-seller Brothers, ce livre révèle les continuités entre le passé et le présent, et bat en brèche certains discours béats sur le miracle économique chinois en mettant au jour ses plaies, ses excès et ses dérives. Avec une clairvoyance dénuée de toute complaisance nationaliste, il en dénonce la face cachée, notamment l'absence de transparence politique.
C'est en virtuose que Yu Hua entremêle souvenirs personnels et analyse sociale, revisite son enfance, ses années de formation, et finalement souligne au fil de ces dix mots le parcours qui fut le sien : celui d'un écrivain cinquantenaire dont l'oeuvre s'est constamment nourrie des paradoxes et des drames de la Chine.
Ce témoignage lucide et courageux, qui n'élude pas les sujets sensibles tels que les événements de Tian'anmen en 1989, est inédit en Chine.
Connie et Matt Wilson sont parvenus à réaliser leur rêve : ils vivent avec leurs trois enfants dans une charmante maison londonienne. Alors qu'ils profitent d'un week-end pour passer un séjour romantique à Rome, tout bascule : Matt annonce à Connie qu'il ne rentrera pas avec elle. Elle retourne à Londres, retrouvant ses trois garçons, seule. Un autre amour est le récit intense du désespoir d'une femme dont l'heureux et paisible mariage se trouble. L'auteur explore les sentiments tumultueux de cette épouse qui s'emploiera à faire revenir celui qu'elle aime depuis l'enfance. Kate O'Riordan analyse l'ambiguïté et la fragilité des sentiments à travers l'évocation du passé duquel on ne peut réchapper. Elle fait intervenir des personnages poignants, singuliers ou drôles qui croisent le destin des protagonistes et révèle les failles de la vie qu'ils ont cru se construire.
Les cheveux rouges et les yeux verts, elle se trouve sur la rampe de tri à Auschwitz. Elle survit. Une fois, deux fois, juste parce qu'elle sait saisir l'occasion, juste parce qu'elle n'a pas le choix. Hanka se fait prostituée dans un bordel militaire.
D'une écriture limpide, sur le fil du rasoir, Arnost Lustig imagine le destin peu ordinaire d'une jeune fille qui, face à l'inattendu, choisit coûte que coûte la vie et l'espoir.
Andréï Guelassimov a choisi de raconter la vie d'un 'homme ordinaire'. Celle d'un professeur d'université vieillissant, Sviatoslav Semionovitch Kaufman, père juif et mère russe - ce qui n'est pas rien quand on est né en Union soviétique.
Trois fois marié. D'abord avec Liouba ('sa' Rachel) quand, doctorant spécialiste de Scott Fitzgerald, il devait travailler comme infirmier dans un hôpital psychiatrique et vivait pleinement les mythiques années 1960. C'est à cette l'époque, où les jeunes Soviétiques découvraient le jazz, le rock et Hemingway, qu'il rencontre Véra, sa seconde épouse, dont il aura un fils.
Bien plus tard, Natalia, une jeune étudiante, lui fait perdre la tête avant de lui préférer un agent du KGB. Ce qui n'est pas très bon pour le moral, on en conviendra.
Le moral, notre professeur, ne l'a pas vraiment. Il est cardiaque - sa belle-fille, quelque peu délurée et voleuse à l'étalage, veille sur lui -, supporte très mal la trahison de sa jeune épouse, oublie d'être russe dans une veillée funèbre et juif à un enterrement... Bref, toujours un peu à côté de la plaque.
Andreï Guelassimov s'est essayé avec bonheur dans ce roman à une narration en miroir qui tresse références bibliques, drame familial, réflexions sur la vieillesse...
New York. Depuis plusieurs jours, un homme vient, seul, assister, dans une salle du MOMA, à la projection au ralenti du film d'Hitchcock Psychose, proposée, sous le titre 24 Hour Psycho, par le plasticien Douglas Gordon.
Bien loin de là, en plein désert, le taciturne Richard Elster, universitaire à la retraite, accueille avec réticence chez lui le jeune cinéaste Jim Finley qu'intéresse la collaboration scientifique apportée par ce spécialiste de la 'loi de l'extinction' au Pentagone pendant la guerre d'Irak. Les deux hommes sont rejoints dans leur solitude par Jessie, la fille d'Elster...
Des images étirées à l'infini du film d'Hitchcock aux mots, toujours plus rares, qu'échangent trois personnages déconnectés du monde face aux illisibles étendues du désert, Point Oméga invite à faire l'expérience de perceptions inédites à la faveur d'une temporalité mutante, et à prendre la mesure secrète du monde.
Plus énigmatique que n'importe quel secret-défense, plus assourdissant que le fracas des guerres, ce roman en forme d'arrêt sur image édicte la sidération du signe face à la langue impitoyablement étrangère que, depuis les origines, profère la matière qui donne forme à l'univers.
Dans ce récit tendre et drôle à la fois, Hanan el-Cheikh rapporte avec une scrupuleuse fidélité les confessions de sa mère analphabète, Kamleh, née au début des années 1930 dans une famille chiite extrêmement pauvre, au Sud-Liban.
Après la mort prématurée de sa grande soeur, Kamleh est promise à son beau-frère alors qu'elle n'a que onze ans. Dans le quartier populaire de Beyrouth où elle s'installe avec la famille de son futur mari, elle est placée comme apprentie chez une couturière et tombe amoureuse du cousin de cette dernière, Mohamed, un jeune lettré féru de poésie. Forcée à quatorze ans de se marier avec son fiancé, Kamleh a une fille l'année suivante, puis une seconde, Hanan, trois ans plus tard, mais reste follement éprise du beau Mohamed. Elle échange avec lui des lettres enflammées qu'elle se fait écrire et lire par ses amies, s'identifie aux héroïnes du cinéma égyptien, se grise des paroles ardentes des chansons à la mode. Elle va surtout, bravant tous les usages, tenter d'obtenir le divorce, au risque d'être séparée de ses filles...
Portrait finement dessiné d'une femme du peuple, rusée, truculente, enjouée, ce récit a été salué à sa parution, en arabe puis en anglais, par une presse unanime.
Nous sommes en 2057 et tout est propre. Pour le bien et la santé de tous, l'Etat a instauré la Méthode, qui exige de la population qu'elle se conforme à une série de contrôles et de règles préventives.
Mia, une jeune biologiste, ne fait soudain plus de sport et omet d'informer les autorités sur ce qu'elle consomme. On la convoque au tribunal afin qu'elle se justifie.
Bientôt soupçonnée de sympathiser avec le groupe Droit à la maladie, auquel appartenait son frère avant de mourir dans des circonstances mystérieuses, Mia glisse peu à peu dans les procédures de la Méthode. Le journaliste de télévision qui s'intéresse à elle et lui donne la possibilité de s'expliquer saura-t-il l'aider ?
Avec l'intelligence et l'habileté qu'on lui connaît, Juli Zeh nous offre un récit rythmé, percutant, sur l'obsession sanitaire qui prend forme à notre insu.